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Les choses humaines

Les choses humaines sont écrasantes comme un soleil d’été au zénith qui est plombé d’humidité. Les choses humaines se sont élevées au-dessus de la hiérarchie du minéral, du végétal, de l’animal. Les choses humaines se sont élaborées, complexifiées, abstractisées, conceptualisées. Les choses humaines sont de l’ordre du temps, de la vitesse, de la nanoseconde. Les choses humaines sont de l’ordre de l’espace, trente mètres carrés. Les choses humaines sont de l’ordre du volume, trois mètres cubes d’eau. Les choses humaines sont de l’ordre de l’analyse, du scrupule, du soupçon, de la distance, du calcul. Les choses humaines sont mathématiques, géométriques, algébriques.

Les choses humaines sont précaires. Les choses humaines sont fragiles. Les choses humaines sont sentimentales. Les choses humaines sont dramatiques. Les choses humaines c’est aussi parler à un caillou, une herbe, un lièvre. Les choses humaines sont de l’ordre de cinq millénaires. Les choses humaines se perdent et s’oublient. Les choses humaines sont éphémères, délétères, volatiles. Les choses humaines s’étendent aux confins de l’univers. Les choses humaines sont dans l’erreur de calcul, le manque de perspectives, le doute, la confiance, l’illusion d’optique. Les choses humaines ne sont ni certifiées ni garanties. Les choses humaines sont de l’ordre du dedans et du dehors, de l’inclusion et de l’exclusion, de l’ouverture et de la fermeture, du clair et de l’obscur, de la volonté et du lâcher-prise, de la plume et de l’enclume, de l’unité perdue, de la dualité, de l’antagonisme, de la contradiction, de l’opposition, de la lutte.

Les choses humaines sont affaire de funambule. Les choses humaines sont dans un regard, une voix, un silence, une pensée, un souvenir. Les choses humaines nous échappent. Les choses humaines sont dans un sourire, un baiser. Les choses humaines s’évanouissent. Les choses humaines se ressemblent. Les choses humaines nous dépassent.

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