La nouvelle bohème, c’est la bohème d’antan, c’est la bohème de toujours, c’est jouer le jeu avec trois bouts de ficelle et un carton vide, c’est trouver une plume de pigeon et devenir un chef indien, c’est quand il importe peu d’être un gendarme ou un voleur, parce que ce qui compte c’est la bagarre, c’est quand le loup prend tout son temps pour mettre sa culotte, ses chaussettes, son caleçon, son pantalon, son marcel, sa chemise, son nœud papillon, son chapeau melon et ses bottes de cuir avant de sévir dans les plaines devant de petits chaperons rouges effarouchés qui s’enfuient pêle-mêle, c’est quand le soleil ne sait compter que jusqu’à trois, c’est quand la balle délivre les prisonniers, c’est quand on entend le loup le renard et la belette chanter, c’est quand chiche t’es pas cap de sauter à pieds joints dans la rivière. La nouvelle bohème, c’est de ne pas oublier cette bohème d’antan, et de faire en sorte qu’elle dure à jamais.