Je suis venu te dire que tu es mon éclat de soleil, mon étincelle, mon feu, ma braise, mon étoile, le système dans lequel ma planète tourne, ma galaxie, mon univers, ma énième dimension, mon axe, mon pivot, mon socle, ma terre, ma grande purificatrice, ma verticalité, ma force, ma douceur, mon désir, ma tendresse, mon épreuve, mon repos.
En fait, tu es responsable de quoi ? Ni de moi, ni de nous, ni de toi, ni de vous, ni du jeu que l’on joue, ni de l’île sur laquelle je m’isole, ni de l’aile dans laquelle il y a du plomb, ni du gibier, ni du chasseur, ni de la source, ni de la cascade, ni de la rivière, ni du près, ni des moutons, ni des vaches. Tu n’es pas responsable et les hommes sont libres. Tu n’es pas responsable mais tu es l’essence de tout cela, de tous ceux-là, de ton peuple, de ta création.
Pourquoi restes-tu assis comme un muet ? Pourquoi est-ce que je n’entends jamais le son de ta voix ? Pourquoi mon oreille reste-t’elle fermée à la musique des sphères ? Pourquoi tant de mystères ? Pourquoi tant de secrets ? Pourquoi tant de voiles ? Pourquoi te caches-tu ? Partout je te vois, et pourtant quand je t’interroge, c’est le silence, je n’entends que le vent qui me disperse comme la poussière.
Enfin tout s’explique. Tu es celui qui s’exhibe et pourtant demeure caché, tu es la dualité, tu es l’unique dans la dualité, tu es le mystère et la clé du mystère. Je ne crois pas que je te crois, je te ressens, tu me fais vibrer comme la corde du violon quand la frotte l’archet.
Personne ne peut dire avec exactitude où tu te trouves, qui tu es, ce que tu veux, ce que tu souhaites, ce que tu exiges, mais tu continues d’enchanter le monde comme le magicien ultime, celui en lequel tout le monde espère un tour de passe-passe.
Chaque jour, je mesure combien je suis bien, combien tu me gratifies, de combien de bienfaits tu me combles, comment tout va bien, combien de temps perdu, combien de temps gagné, combien le temps courre sur l’échelle de ton éternité, combien ton amour, ce que tu donnes et ce que tu reprends, me font grandir, combien à travers toi c’est moi que j’apprends à aimer.